dimanche 19 décembre 2010

Dassault en retraite...

Décidément, les perspectives d'un premier succès commercial à l'international de l'avion de guerre français Rafale s'assombrissent jour après jour. De quoi s'agit-il ? Une entreprise : Dassault Aviation, un acteur important de l'aéronautique mondiale. Un produit : un avion de chasse multirôle de fort belle facture (sans mauvais jeu de mot). Un problème : il ne se vend qu'en France.

Et pourtant, ses qualités ne manquent pas. Nous ne rentrerons pas dans le détail de ses caractéristiques techniques. Mais grosso modo et in peto, c'est un bijou technologique (http://fr.wikipedia.org/wiki/Dassault_Rafale).

Mais il ne se vend pas. Les Brésiliens, les Emirats arabes Unis, le Koweit, le Maroc ont un temps été intéressés. En 2009, le président Sarkozy avait même annoncé un contrat historique de 5 milliards d'euros conclu avec Brasilia pour la vente de 36 unités Rafale. Le contrat n'a pourtant jamais été signé. 

Les spécialistes évoquent un énième échec, la décision brésilienne étant repoussée en 2011. Le temps peut-être de faire avaler la ciguë aux commerciaux de l'entreprise française et aux politiques parisiens, une fois encore bien présomptueux et incapables de se taire et d'attendre la signature avec humilité. La bataille de la Moskova n'a pas empêché l'humiliation de la retraite de Russie.. C'est la vérité si je mens avec m'sieur Sarkozy. Il a promis une "date" à ce qu'il reste de l'industrie française. Une "date" ? Tu crois que tu vas niquer (faire un bisous sur la joue d'une fille) mais en fait tu niques pas. C'est ça une "date". Et bien chez Dassault et à l'Elysée, ils ont expérimenté une sacrée "date".

D'ailleurs, la leçon n'a pas suffit au président Sarkozy puisqu'en 2010, il a annoncé la vente de quatre navires de guerre Mistral à la Russie. Ah bon ? A Moscou, il n'a jamais été question d'un tel contrat. En tout cas pas pour l'heure. On négocie certes, mais on n'a pas signé. 

Quel est donc ce mal qui touche les responsables politiques et les industriels français ? Pourquoi annoncer la conclusion de contrats colossaux alors que rien n'est sûr (sauf le pire en l’occurrence..)? Pour des raisons de communication politique ? D'ego démesuré ? De trop grande confiance en soi ? De French Looze Syndrom ?

Finalement, que reste-t-il à la famille Dassault ? Certes, le groupe n'essuie pas que des échecs. Après tout, Serge est encore propriétaire du Figaro. Il continue de vendre des avions d'affaires. Ses logiciels de CAO sont toujours performants. Mais tout de même. Le Mirage, précédent fleuron de la marque Dassault (et donc de la marque France) avait lui été fabriqué à deux mille sept cents exemplaires tout au long de sa "carrière", dont près de la moitié vendue à une trentaine de pays étrangers. C'était l'époque où le Mirage se vendait en rafales.

Dans l'industrie d'armement, on tire énormément. Le problème, c'est que l'industrie aéronautique militaire française ne tire plus grand chose. Et son principal fournisseur, la famille Dassault ne tire quasiment plus que des journaux. Quelle est la prochaine étape de la stratégie familiale? Se tirer de France pour de meilleurs cieux? Puissent-ils alors au moins battre dignement en retraite.. en Falcon.

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