mercredi 30 mars 2011

IRAN - FRANCE : relations ambiguës au coeur du nucléaire

"La République atomique" de David Carr-Brown (2001). Documentaire suivi d'un débat.


La Republique atomique par peace4all


République atomique (2/2) : débat par peace4all

vendredi 25 mars 2011

Nucléaire : EURATOM, le frère caché de l'Union Européenne


Source : www.greens-efa.eu

Que s'est-il passé le 25 mars 1957 ? Et bien le traité de Rome fut signé. De quoi s'agissait-il ? Tout simplement de l'acte de naissance de ce qui est aujourd'hui connu sous le nom d'Union Européenne. 

Mais ce que nous avons tous oublié, c'est que si l'Europe politique (à l'époque la Communauté Economique Européenne (CEE)) est née ce fameux 25 mars, le traité de Rome a donné naissance, ce même jour de 1957, à la Communauté européenne de l'énergie atomique (EURATOM) dont l'objectif était de renforcer l'indépendance énergétique des européens à travers une politique d'investissements dans le domaine nucléaire. Europe politique et Europe atomique ont donc toujours été particulièrement liées. 

Ironie de l'Histoire, alors que l'Europe politique et monétaire est mise à mal par les faillites successives de plusieurs Etats européens et par les divisions, y compris entre membres fondateurs, au sujet de l'intervention armée en Libye, entre autres points de divergences, l'Europe atomique connaît aussi quelques turbulences, certains pays comme l'Allemagne, la Suisse, la Pologne ou l'Italie ayant manifesté, à la suite de la catastrophe en cours au japon, leur souhait de repenser leur stratégie énergétique inhérente à la question nucléaire. 

Rien ne va donc plus en Europe. L'occasion pour nous de rappeler la célèbre expression du président Chirac : "Les merdes, ça vole en escadrille". C'est ce qu'il avait du se dire quand il décida en 1995 de reprendre les essais.. nucléaires dans le Pacifique et que le monde entier lui tomba dessus, à l'ONU, au Japon.. et en Europe, via la Commission européenne et le Parlement européen. Décidément.. quand je vous dis que tout est lié.

jeudi 24 mars 2011

Vive la hiérarchie de l'information sur le site de L'Express

Hier, en surfant sur le site de l'Express, j'ai constaté que le décès d'un ours polaire en Allemagne suscitait manifestement davantage d'intérêt de la part des journalistes de l'hebdomadaire que le meurtre en Syrie de 15 opposants au régime de M. el-Assad..
Source : lexpress.fr - 23 mars 2011

dimanche 20 mars 2011

Bush l'a rêvé, Obama l'a fait avec Sarkozy, l'ami de Bush..

L'ancien chef d'Etat américain ne s'en cachait pas. Il voulait faire de la zone arabo-musulmane en Méditerranée une vaste zone de démocratie et de libre-échange. Un conseiller chargé de « la stratégie mondiale pour la démocratie » avait même été désigné en 2005 par le commandant en chef tant décrié pour sa croisade irakienne. 

Condoleezza Rice, alors Secrétaire d'Etat, avait évoqué « la nécessité » d’entreprendre des réformes et de procéder à des changements au Moyen-Orient et « de la nécessité de la modernisation dans cette partie du monde ». Elle poursuivait : « On ne peut avoir le genre de renaissance économique nécessaire sans chercher à encourager la créativité de la population, la capacité des femmes à participer à la vie publique, la capacité de tous à poursuivre la réalisation de leurs aspirations » (Source : Metaoui Fayçal, elwatan.com - 5 février 2005). 

Mais l'expérience irakienne qui devait plus ou moins rapidement installer un système démocratique à l'occidentale a déçu les stratèges américains. Beaucoup de moyens engagées : humains, militaires, financiers. Et beaucoup de pertes, de temps perdu, de gâchis (sauf pour certaines compagnies américaines). Au final, un pays encore en proie aux dissensions internes, au terrorisme, à l'instabilité. Et l'image des Etats-Unis particulièrement dégradée dans la rue irakienne, et plus généralement arabe. 

Conclusion: on n'impose pas nécessairement la démocratie par la force, surtout quand celle-ci vient de l'étranger (cf. l'exemple afghan depuis les soviets jusqu'à nos jours, le Vietnam, la Somalie, etc..). Car celle-ci peut s'imposer d'elle même, si j'ose dire. 
En effet, depuis janvier 2011, la démocratie semble s'installer chez nos voisins arabes. Pas un soldat américain envoyé sur place, pas de bombardements aériens de l'US Air Force, pas de propagande façon Fox News exagérée, haineuse, nationaliste. Juste un mouvement populaire, développé, entre autres, grâce aux réseaux numériques, avec l'appui non pas de CNN mais de Al Jazeera, la chaîne panarabe du Qatar. Jusqu'ici, tout allait bien... Et.. 


Source : CNN 
Et bien toute règle à son exception. Depuis quelques heures, la Libye fait l'objet d'une intervention militaire conjointe, mise en oeuvre par une coalition de pays occidentaux et arabes, légitimée par la résolution 1973 du Conseil de Sécurité des Nations Unies (cette résolution est contestée par les libyens qui considèrent que le Conseil décisionnaire n'est pas légitime pour régler des conflits intérieurs). Il n'empêche que depuis le 19 mars 2011, ça chauffe pour les infrastructures libyennes de C2. Les Rafales français ont ouvert le bal suivis par les missiles Tomahawks américains et britanniques. Et ce n'est qu'un début..

Source : agence idé
En définitive, parions qu'un nouveau régime sera à terme  installé en Libye. Les Occidentaux et les pays arabes engagés n'ont pas le choix. Pour ne pas perdre la face, ils vont devoir "finir le job" et déloger le colonel et sa clique. Certes, l'usage de la force n'était pas prévu, les "experts" prédisant, une fois de plus à tort, une issue victorieuse rapide pour les insurgés, à l'instar des précédents tunisiens et égyptiens. Mais c'était sans compter le fin stratège Mouammar. Donné fuyant chez son camarade Chavez, partant au volant de sa Golf, ou plutôt de sa voiture de golf, un parapluie géant à la main et une chapka de Pluto sur la tête, il a reconquis quasiment toutes les villes perdues. Sans prendre de gants, en éradiquant l'opposition. Le printemps arabe a failli s'arrêter net en Libye. Et le rêve de Bush et des néocons avec.. 

Et qui a décidé de reprendre le flambeau ? Sarkozy l'a fait. Lui, l'ami assumé des américains, l'ami des Bush, celui qui était favorable à la guerre en Irak et qui s'en vantait régulièrement à l'ambassade américaine à Paris... Enfin on pensait que Sarkozy l'avait fait. D'ailleurs, pendant une douzaine d'heures, seule la France avait le leadership des opérations militaires en Libye. Belle récompense pour le président le plus impopulaire la Vème (la République bien sûr.. pas l'Avenue new-yorkaise chère à Carlita et Nicolito..). Rassurez-vous, ça n'a pas duré. Les USA ont vite repris le contrôle des opérations via l'Africom... Bien joué non ? 

C'est un peu comme en matière de conquête sentimentale à usage unique. Les Français ont joué le rôle du gentleman du soir, charmant, idéaliste, légaliste : les manoeuvres diplomatiques à l'ONU visant à défendre les populations civiles, le Sommet de coordination à Paris, les premières interventions militaires façon chevalier blanc, le leadership (oui vous lisez bien..), l'illusion que les américains sont là mais pas trop, surtout pour ne pas chauffer les Russes et les Chinois qui pourraient mal le prendre. Et puis au réveil, qui avez-vous dans votre lit ? Les Américains... bien cachés derrière M. Sarkozy. Les Michel Drucker de la politique internationale..incontournables. 

Petit à petit, il se passe ce que l'administration Bush avait souhaité. La démocratie et le libre-échange s'installent progressivement dans le monde arabo-musulman. A l'heure où j'écris, les protestations sont encore vives au Yémen, au Bahreïn, en Syrie. En Algérie, au Maroc, en Jordanie, des mouvement réformistes existent. 

Le problème qui pointe déjà le bout de son nez, c'est que la vague démocratique semble être sélective (et donc sujette à interrogations). Car dans certains Etats arabes, notamment dans le Golfe Persique, et à Bahreïn pour ne pas le citer, les opposants ne bénéficient pas du même soutien que les tunisiens, égyptiens, libyens.. Et pour cause. Ils sont chiites. Plutôt pro-iraniens. Et qu'y a-t-il à Bahreïn ? Le commandement de la Vème (encore!) Flotte américaine qui surveille.. l'Iran.. Mais ça, c'est une autre histoire...

vendredi 18 mars 2011

Art for Japan Disaster Relief

James White (Copyright 2011)
Sous le Haut-patronage des sociétés nAREVpA - TEPCOn - WESTINGbHOUSE - ReWE et bien entendu de Dame Nature...

lundi 14 mars 2011

Nuclear Leaks in Paris?

Ce Monsieur, tout à fait respectable au demeurant, travaille pour l'Autorité de Sûreté Nucléaire en France. Sans vouloir être méchant, je pense qu'il y a eu une fuite de matière radioactive à l'ASN et que personne n'a été mis au courant.. 


Source : BFM TV
Ah.. on m'informe que je suis cité à comparaître pour diffamation.. je vous laisse donc..

Maj : merci à notre lecteur qui nous envoie cette excellente video des Inconnus.. CQFD comme on dit non ? ... :)

dimanche 13 mars 2011

L'alibi de Sarkozy

Il y a comme une envie d'en découdre chez Sarkozy. Il s'est rétamé avec la révolution tunisienne et la déroute de son ami Ben Ali. Il n'a rien vu venir en Egypte chez son pote Moubarak. Alors, il veut se rattraper. Il ne veut pas qu'on dresse de lui un portrait de président coupable. Il lui faut donc l'alibi de l'innocence. La Libye ! La Libye ! crie-t-il sans cesse ! Qu'on bombarde la Libye ! tonne-t-il dans sa salle de bain, le matin en se rasant.


C'est vrai, c'est courageux. Pour une fois. La France de Sarko n'est pas attentiste. Elle veut aller plus vite que le son, plus vite que les réunions du Conseil de Sécurité des Nations Unies, plus vite que Sarkozy..c'est dire. 

Elle veut faire payer à ce Colonel, incapable de s'être auto désigné Général en plus de trente ans d'exercice du pouvoir, d'avoir osé planté une tante dans le jardin de l'Elysée, et d'avoir planté une commande de dizaines de Rafale (tiens ça se faisait longtemps..vous noterez que je n'ai pas évoque le crash d'un Mirage 2000 N en France.. encore un crash.. besoin d'Optic 2000 plutôt dans l'Armée de l'Air et l'Aéronavale..Bref.. passons..Après tout..je ne suis pas pilote..je ne peux pas comprendre..). 

La Farce, pardon la France de Sarko veut faire oublier son intimation à Laurent Gbagbo de quitter le pays sous 48 heures..(ça fait plusiseurs mois.. l'intéressé est toujours là). Faire oublier le fiasco de l'année du Mexique. Faire oublier la négociation de marchand de tapis imposée par la Russie en ce qui concerne la vente des navires Mistral. Faire oublier le fiasco des Rafales. Faire oublier une armée de ministres aussi nuls les uns que les autres et qui en 4 ans se sont succédés. Faire oublier le bide de l'Union pour la Méditerranée avec ses anciens camarades Ben Ali et Moubarak. Faire oublier une politique étrangère soumise à la volonté de Washington et Tel Aviv. En faire oublier Sarkozy lui-même.. dans un élan de lucidité.

Il veut laisser l'image d'un type qui défend la démocratie. Alors il tape. Il tape fort ! Mais quand il tape ça ne fait pas Boum ! Ca fait Pshit ! Pourquoi ? Dans sa volonté de taper sur la Libye, il est seul. D'ailleurs, la Libye a rompu ses relations diplomatiques avec la France. Et oui. Et avec les autres ? Les USA ? La Grande Bretagne ? Les pays arabes? Les pays européens ?Ces pays qui n'ont pas été beaucoup plus tendres et réclament aussi une "no fly zone". Et non. Rien. Mais avec la France de Sarko qui ne fait plus peur à personne..les pays rompent leurs relations diplomatiques. Le Mexique (officiellement non.. mais ça revient au même). La Libye. Who's next ? 

En attendant, souhaitons à M. Sarkozy de trouver un meilleur alibi pour faire oublier sa présence et son inconsistance au sein de la Vème République. Un ali..bye bye ?

lundi 7 mars 2011

Langley, USA (QG CIA) : un avion mystère rôde

Mais quel est donc cet aéronef que l'on peut distinguer, sur Google Maps, au nord du QG de la CIA à Langley ? Vole-t-il au-dessus du Monocacy River situé à quelques centaines de mètres du bâtiment des renseignements américains ? Ou bien est-il plongé dans les eaux limpides de ce petit coin de nature ? Qui sait ? Il est cependant amusant de constater qu'un avion de ligne peut voler, ou éventuellement s'écraser, à quelques centaines de mètres d'un des bâtiments les plus protégés et sensibles du monde..



vendredi 4 mars 2011

Les USA "en train de perdre la guerre de l'information" (Hillary Clinton)

La secrétaire d'Etat américaine, Mme Clinton, vient de le concéder : les Etats-Unis ont perdu la guerre de l'information au regard des derniers événements survenus dans le monde arabe.  Si le modèle en matière d'information internationale a longtemps été la chaîne américaine CNN, cette dernière a depuis trouvé beaucoup de concurrence sur son chemin. Les britanniques possédaient certes leur fameuse BBC. Mais aucun pays non occidental ne possédait un canal télévisuel international capable de concurrencer les anglo-saxons. 


Finalement, les émirs du Qatar ont tiré les premiers avec Al Jazeera. Puis les Russes avec Russia Today. Sans oublier les Chinois avec CCTV, les Allemands avec Deutsche Welle TV, les Français avec France 24 et les européens avec Euronews. Depuis, la guerre d'influence fait rage. Chacun apporte sa vision du monde et de l'actualité. Chacun tente de séduire les coeurs et les esprits. Avec plus ou moins de succès. Toujours est-il que depuis quelques semaines, CNN semble perdre du terrain. Et ça, c'est aussi une forme de révolution.. 


Voici plusieurs reportages traitant cette nouvelle forme de guerre, non létale en apparence, mais dont les répercutions peuvent s'avérer aussi redoutables que certaines armes plus traditionnelles. 





mercredi 2 mars 2011

Révoltes arabes et expérience de Milgram

L'expérience de Milgram, réalisée dans les années 1960, visait à évaluer le degré d'obéissance d'un individu devant une autorité qu'il juge légitime. Elle a permis d'analyser le processus de soumission des individus à l'autorité et plus particulièrement quand celle-ci suggère, voire ordonne, des actions susceptibles de poser des problèmes de conscience. 


Au cours de l'expérience, un expérimentateur amène un certain de nombres de sujets à soumettre un autre sujet, qui est en réalité un acteur, à une série de chocs électriques (fictifs) de plus en plus puissants dès lors que celui-ci ne répond pas correctement à une série de questions dont il est censé connaître les réponses. Il s'est avéré que la grande majorité des participants (près de 70%) ont continué à infliger de très forts chocs, allant même jusqu'au maximum possible soit plus de 400 volts, ce qui peut être mortel. L'obéissance aveugle en somme. Le conformisme poussé à son extrême. 


Pourquoi ont-ils accepté d'aller aussi loin dans l'administration de souffrances à un individu qui ne leur a rien fait de mal, son seul tort ayant été de ne pas avoir répondu à une question qu'une autre autorité leur a demandé de poser ?


Dès lors que l'individu a le sentiment d'être l'agent d'une autorité, son autonomie décisionnelle s'efface la plupart du temps, à des degrés divers. Le fait de faire le "sale boulot", une cause devenue juste pour lui, et ceci pour une autorité qu'il juge légitime légitimise son action. Son libre arbitre disparaît dès lors. Il se soumet à l'autorité pour exécuter une mission, un ordre inhumain voir imbécile. 


La plupart du temps, le fait d'être déresponsabilisé du fait de l'existence d'une autorité supérieure, a conduit les sujets de l'expérience à ne pas désobéir. En outre, non contents de ne pas désobéir, ils tentent de se donner bonne conscience en tentant de minimiser leur implication dans l'expérience, en aidant par exemple le sujet choqué à répondre correctement aux questions posées, ou bien en demandant à l'autorité présente de confirmer la poursuite de l'expérience, lui faisant prendre la responsabilité de ce traitement inhumain.


L'obéissance aveugle est le ciment des dictatures et autres régimes autoritaires. Pourtant les révoltes arabes ont bien eu lieu, malgré un environnement policier particulièrement immobilisant pour la société civile. Cela a été rendu possible car il existe des facteurs de désobéissance. Parmi eux : la mise à mal, voire la disparition de la cohérence du système hiérarchique; les désaccords entre les membres de l'autorité jusque là respectée.  Constatant une division, le sujet en profite pour se désolidariser et donc désobéir. 


Que s'est-il passé dans les pays arabes? Il y avait pourtant des centaines de milliers de collaborateurs, de sympathisants, de militants proches des partis au pouvoir. Tous ont d'une façon ou d'une autre, à leur niveau, aussi petit soit-il, contribué à renforcer les régimes en question. Une dictature tient car elle morcelle les responsabilités. Chacun exécute, sans remords et sans haine (à l'exception des exécutants des missions les plus inhumaines), une tache banale. Aucun n'a conscience d'être partie prenante au système dans son acception la plus terrifiante. Malgré les faibles salaires des fonctionnaires de ces régimes, ces derniers ont perduré car l'autorité était respectée, soit de façon spontanée, soit de façon dirigée et contrainte subtilement. Au final, cette autorité est respectée car les maillons de la chaîne ont l'impression de faire partie d'un groupe soudé. Se désolidariser du groupe serait vécu, par eux-mêmes et par le régime, comme une trahison.  


Ceux qui se sont révoltés l'ont fait pour une bonne mais simple raison. Ils ne respectaient plus le régime. Pour des raisons politiques ? Pas nécessairement. Pour des raisons sociales avant tout. Mais les régimes ont tous réagi de façon brutale en réprimant les manifestations. En agissant ainsi, ils se sont tiré une balle dans le pied. Ils se sont mis une partie de la population à dos, une petite partie dans un premier temps. Puis les réseaux sociaux, Facebook, Twitter, Bambuser, ont transformé la petite manif en mouvement populaire à grande échelle. Les griefs qui n'étaient jusque là que rarement énoncés publiquement ont soudainement trouvé une légitimité à être dévoilés. Les richesses des dirigeants, leurs méthodes liberticides, la désignation de la corruption endémique, les privilèges des institutionnels, la misère de la population, etc. 


Ensuite, les dissensions au sein de ces régimes ont fait surface: doutes de certains militaires de haut rang quant aux méthodes de répression, démissions successives des politiques des premiers cercles de pouvoir. La couverture des médias étrangers plaçant ces théâtres révolutionnaires en pleine lumière, contrecarrant la version officielle des médias d'Etat, n'ont rien arrangé et ont engendré une prise de conscience de l'opinion publique.


Les conditions de la désobéissance ont donc bien été réunies dans le monde arabe. D'autres facteurs ont certainement joué un rôle majeur. Mais ce qui fut jusqu'alors impensable, surtout dans cette partie du globe dans laquelle les anciens dictateurs bénéficiaient souvent du soutien, sinon de la bienveillance des puissances occidentales, a bien eu lieu. La démocratie n'y est pas encore réelle. Mais elle a de bonnes chances de s'installer, lentement mais sûrement.  


L'invasion de l'Irak était censée dénucléariser et démocratiser une dictature pétrolifère. Il n'y a jamais eu d'armes nucléaires en Irak. Et le pays n'est toujours pas pacifié ni réellement démocratisé. En revanche, le pays a été meurtri et continue de l'être. Des centaines de milliers de morts civils. Des milliers de soldats américains tués pour... pas grand chose.


Et si George W. Bush, Dick Cheney, et leurs conseillers avaient lu les conclusions de Milgram? N'aurait-on pas eu l'opportunité de suggérer les conditions de la désobéissance plutôt que d'imposer les stigmates de la dévastation ?