Je vais encore passer pour un anti-patriote, un agité de la critique facile et systématique. Tant pis. Seuls les trains en retard ont de l'intérêt. Pas pour les passagers c'est vrai. Mais pour les observateurs oui. Or, en terre de France, beaucoup de trains arrivent en retard en ce moment. Et j'adore observer ces trains là. C'est vache... mais ça meuhhh plaît.
Bien évidemment, on peut saluer le contrat historique de près de 15 milliards de dollars signé début janvier 2010 entre Airbus et l'indien Indigo (en attendant l'autre mégacontrat que Delta s'apprête à signer avec l'un ou l'autre des deux principaux avionneurs au monde).
Une réelle réussite. Enfin ! Pour la France ? Oui bien évidemment. Mais pas exclusivement. Airbus est une compagnie européenne. Les décideurs politiques ne le précisent que trop rarement. Quand ça marche c'est français. Quand ça foire, c'est franco-allemand, ou mieux, c'est européen. La dilution de la responsabilité ou la consolidation du succès. Au choix.
Alors si les avions européens arrivent à l'heure en ce moment, les trains ont pour leur part quelque mal à respecter les horaires. Les mauvaises nouvelles se succèdent. Et pour fustiger avec force et une fois encore le French Looze et l'attitude suffisante de nos dirigeants, faisons un peu d'économie (oui alors là calmons nous tout de suite.. je parle d'économie de comptoir.. Friedman et Stiglitz, vous ne risquez rien..).
Dans la publication du Financial Times du 15 mars 2010, Mme Christine Lagarde, ministre français des finances, avait émis quelques critiques inhérentes à la politique économique de notre voisin d'Outre-Rhin, et plus particulièrement en matière d'excédent commercial :
"Ceux avec des excédents pourraient-ils faire un petit quelque chose ? Chacun doit y mettre du sien. ll est clair que l'Allemagne a accompli un extrêmement bon travail au cours des dix dernières années environ, améliorant la compétitivité, exerçant une forte pression sur ses coûts de main-d'œuvre, explique-t-elle. Je ne suis pas sûre que ce soit un modèle viable à long terme et pour l'ensemble du groupe [de la zone euro]. Il est clair que nous avons besoin d'une meilleure convergence."
Donc en gros, on est dans la situation où l'un des participants au jeu du marché européen lève le doigt pour dire à dame maîtresse : madame, madame, Helmut il n'est pas gentil. Il triche. Il est trop bon. Faut le punir ! (et donc le priver de bière pendant 5 ans...).
La réponse allemande ne se fit d'ailleurs pas attendre très longtemps à l'époque : “Il est plus profitable de réfléchir ensemble à une stratégie de croissance, plutôt que d’obliger certains à se retenir artificiellement ”... Autre chose ? .. non merci ça va aller. Un café et l'addition (je vous rappelle qu'on est au comptoir..)..
Certes, je ne suis pas économiste. Mais peut-on reprocher à son principal partenaire commercial d'être trop performant, sans à aucun moment se demander pourquoi sa propre politique économique est si nulle peu efficace ? C'est tout simplement inexplicable pour un regard extérieur. Mais tellement naturel pour les élites françaises. Au lieu de balayer devant leur porte, et de se remettre en question (c'est dur la remise en cause pour les anciens élèves des Grandes Ecoles française.. Oh que c'est dur..), ils perdent du temps à critiquer les autres dans les pages des quotidiens britanniques (pour leur plus grand plaisir d'ailleurs..).
Alors Mme Lagarde, vous qui lisez ce blog (que dis-je ! cette bible immanente de la macro-économie !) avec beaucoup d'intérêt, regardez donc ce résumé de la situation économique de la France et de l'Allemagne. Il est issu des sources Eurostat et a été diffusé sur le site Internet de France 24 en date du 14 janvier 2011 (et non pas sur Deutsche Welle, ce qui étouffe dans l'oeuf toute critique visant à me reprocher une quelconque manipulation ou autre volonté de désinformation..).
PS: rassurons-nous chers amis. La France gagne. Oui elle gagne.... au Handball. Le sport le plus médiatisé au monde après le curling ! Ca se fête ! Bière blonde ou Bordeaux rouge ? Ok.. c'est la crise.. une bière svp.
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